la comédie au 17ème siècle
Contrairement à ce qui se passe dans une comédie comme Les visionnaires, l’espace de la comédie, figurant symboliquement l’espace limité du réel, n’est pas relégué au second plan par le discours, mais par un autre espace. Outre le procédé comique éprouvé du ridicule investissant un espace raffiné (Jodelet ou Philipin chez Scarron et Thomas Corneille, Moron dans La princesse d’Élide de Molière…), la comédie use d’un jeu plus subtil sur la confusion des mondes. Idéal pour approfondir tes connaissances ! En effet, le genre tend de plus en plus nettement vers une esthétique du portrait. Face à Elmire, la femme d’Orgon, et sous des apparences faussement religieuses, Tartuffe déclare sa flamme à Dorine. La relation de la comédie à l’espace est en fait particulièrement complexe, parce qu’elle repose sur un jeu — et donc sur des codes. La Troupe de Molière (par exemple), l’une des troupes les connues avec la Troupe du Marais, fit faillite en 1644 pour cause financière et dut repartir en Province. La logique représentative qui fonde en partie l’identité du genre est en effet une logique de la désacralisation, de l’effondrement des mythes, des faux-semblants, des rêves de grandeur. » Chez Molière, Béralde conseille à Argan d’aller « voir […] quelqu’une des comédies de Molière[15] ». On retrouve là une critique, déjà présente dans le roman et l’histoire comiques, contre les personnages confondant l’espace littéraire et l’espace du réel. Et l’erreur de Lysis, qui lui acquiert le statut de ridicule dans la représentation comique, est justement de confondre ces espaces, comme le faisait avant lui Don Quichotte. Le fait s’explique par sa double nature : figure actuelle dans la mesure où elle incarne le désaveu de la société mondaine, le pédant est aussi un emploi comique, solidement ancré dans une tradition (on le trouve déjà dans les farces). 11, « De l’intérêt », dans Oeuvres esthétiques, 1988, p. 231. Des genres nouveaux réapparaissent, comme les lettres, les maximes, les portraits… Les auteurs à retenir sont Descartes, Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère, La Fontaine,Molière. Il n’est pas surprenant en effet que dans une comédie qui offre au spectateur des projections d’espaces fantasmés, la tirade domine de façon écrasante l’écriture du texte ; on sait que la comédie, lorsqu’elle s’assigne comme fonction la représentation vraisemblable d’espaces quotidiens, adopte un discours volontiers discontinu, coupé, cherchant à reproduire les accidents d’une parole spontanée ; le rythme enlevé qui découle par ailleurs de ce type d’écriture sert le ton de la comédie, qui se nourrit du mouvement discrètement euphorisant d’un tel dialogue. Certes, les conditions matérielles de la représentation ne permettent pas toujours de construire un décor important. La création passe par la doctrine … Il veut sortir de son monde pour entrer dans celui de la cour, et la comédie qui le met en scène assimile ce refus d’une délimitation stricte des espaces à une erreur. En effet, le genre tend de plus en plus nettement vers une esthétique du portrait. Les quelques tentatives du XVIe siècle pour faire renaître le genre ne trouvent qu’un faible écho, car elles n’ont pas d’espace : on écrit et on lit ces pièces, on ne les joue guère que dans des collèges ou à la cour (on n’est même pas certain que les comédies de Larivey aient été jouées ; ce serait à l’Hôtel de Bourgogne). Ainsi, chez Scarron, le goût de la pointe cultivé par Dom Japhet et Dom Blaize illustre la critique ouverte de cet usage que l’on trouve dans Le roman comique, lorsque Mademoiselle de l’Étoile souffre les impertinences des galants de province (1985, p. 59). L’ignorant peut avoir deux statuts : ceux de pédant et de provincial. Certes, la comédie décide désormais elle-même de ce qu’elle entendra par « honnêtes gens », mais ce seront toujours des gens raisonnables… potentiellement ennuyeux, par conséquent. Sganarelle est un personnage plus difficile à cerner. Espace et valeurs dans la représentation comique. Le personnage comique n’est pas tant une voix qu’un corps, et le jeu scénique lui rappelle durement son inscription dans un espace contraignant et réducteur. est conforme au programme de l'Education Nationale et réalisé avec des Respectivement : Le médecin volant, La jalousie du barbouillé et George Dandin, L’étourdi, Le misanthrope. Recherche d’un ton, d’un champ du réel spécifique et d’un discours sur le monde : l’histoire de la comédie au XVIIe siècle est celle de la quête d’un tracé, susceptible d’asseoir l’identité du genre sans l’enfermer dans des limites étroites. Au clin d’oeil de l’espace reflet peut se substituer un procédé moins subtil et plus ludique : l’allusion à la présence des spectateurs. Voir, sur ces questions, les analyses de Charles Mazouer dans « L’espace de la parole dans Le misanthrope, George Dandin, et Le bourgeois gentilhomme », 1998-1999, p. 191-202. Elle sera le genre du vrai, loin de l’idéalisation pastorale et de la grandeur sublimée du tragique ; Molière restera fidèle à cette ambition, clairement exprimée dans les célèbres propos de La critique de l’École des femmes[27]. Voir, sur cette question, Denis Diderot, De la poésie dramatique [1758], ch. On ne s’étonne donc pas de le retrouver chez Molière, souvent habillé en médecin, mais péchant toujours par une incapacité à relier le savoir au monde. RIS Après le XVIIe siècle, cette fonction critique de la comédie ne cesse de s’affirmer en raison de l’immense influence que Molière a eue sur la plupart de ses successeurs. Le but premier de ce mouvement est de concevoir une harmonie dans les approches esthétiques. Son amour des femmes ressemble fort à de la misogynie, car elles sont pour lui un simple moyen de flatter sa vanité, ou d’affirmer sa volonté de puissance. Le pédant donne à voir, quant à lui, une belle continuité de traitement. De façon générale, à travers ses comédies, Molière met en scène des questions morales qui concernent la nature humaine, la société et les autorités. D’où le problème d’une tentation moderne persistante : celle du décor épuré, qui renvoie au sens (supposé être l’essence) de la comédie plus qu’aux particularismes du personnage et au ridicule qui s’y associe, donc au rire. Vers la seconde moitié du XVIIe siècle, un nouveau mode de vie, une nouvelle philosophie naît, c'est la préciosité. La comédie prend son essor grâce à Molière qui y introduira l'esprit de farce. Ne possédant ni l’autorité d’une présence continue dans l’histoire, ni le prestige d’une dignité littéraire, la comédie doit définir son espace générique, se positionner par rapport aux esthétiques voisines ou concurrentes. Tartuffe paraît enfin, au début de l’acte III. C’est pourquoi il peut être intéressant de revenir sur le cas du Bourgeois gentilhomme. Au lieu de l’outrance et de la « grimace comique[7] », pour reprendre les termes de Patrick Dandrey, se substitue un espace dévolu à la grâce du mouvement et de l’harmonie sonore. Et pourtant, Orgon semble envoûté par cet homme : « Ses moindres actions lui semblent des miracles, Le rôle a sans doute été créé par Armande Béjart ; remarquons l’inflexion donnée au personnage, beaucoup moins sympathique et donc, pardonnable, que dans la première pièce. Un espace, aussi, dans lequel on cultive l’impression d’innocuité de toute mésaventure : la dimension ludique de l’intrigue comique est essentielle dans la réception du spectacle. C’est alors vers une autre forme dramatique que se réfugiera cette aspiration à transcender les bornes étroites du réel dans la représentation comique : la comédie-ballet. In the quest for a tone, a field of representation, and a discourse on the world, the history of comedy in the 17th century resembles the plotting of a course on which the identity of the genre could be founded while also preventing it from becoming too narrowly confined. Malheureusement, en 1656, la mode n’est plus ni à la magie naturelle ni à la pointe… On trouve bien des avatars plaisants de ces fautes de galanterie dans la comédie « à l’espagnole » et dans la production moliéresque : Thomas Diafoirus descend de cette lignée de galants ridicules. Un article de la revue Porteur d’un imaginaire de l’éloignement, il est traité de deux manières. Chez Plaute et Térence déjà, qui s’inscrivent dans la lignée de la comédie nouvelle de Ménandre, la comédie met en scène des personnages indissociables de leur condition : marchands, entremetteuses, valets, fils de famille, courtisanes, soldats… À l’inverse de la figure du berger, qui procède d’une abstraction du statut social, le personnage comique est fortement particularisé : c’est en partie de là que naît son potentiel comique. Malgré son succès, Dom Juan est également interdit l’année suivante. Fils d’un riche marchand « tapissier ordinaire du Roi », il poursuit ses études chez les jésuites où il acquiert une solide formation. Elle en fait un cadre « réaliste », chargé de donner l’illusion du réel par un effet de ressemblance ; mais elle subvertit cet espace dès qu’elle y déploie ses intrigues, et remplace les règles du monde réel par celles d’un jeu qui s’affiche comme tel. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le tréteau nu n’est pas le cadre qui s’accorde le mieux avec l’esthétique de la comédie, notamment dans la définition qu’elle adopte au fil du XVIIe siècle. 1640-1660 (à paraître) et d’une Poétique de la comédie (Paris, S.E.D.E.S., 2000), elle prépare une édition du théâtre complet de Scarron. Between, on the one hand, the normed definition of spaces according to the criteria of reason and, on the other, the jubilatory transgression of these same limits, comedy maintained, first and foremost, a playful relation to space. Le fait que le dramaturge recourt aux vertus discrètement célébratrices de l’ekphrasis est révélateur de la fonction qu’il assigne au discours de Phalante : il s’agit moins de renvoyer à l’extravagance du personnage, et donc au monde de la scène, que d’en sortir et de créer un espace autre par le jeu de la description. À travers le rire, il ose aborder des sujets ambitieux et parfois graves, qui touchent à la morale, à la religion et même à la politique, comme dans Tartuffe. L’Académie Française, créée en 1635 par Richelieu, est garante de l’ordre et des règles classiques. Le problème du discours normatif développé par la comédie dès les années 1640, c’est qu’il est consensuel. Le spectateur peut ainsi suivre Léonor dans sa poursuite amoureuse, se laisser entraîner par le mouvement de l’intrigue qui imprime à la pièce un ton aussi enlevé que son rythme. La comédie au XVIII e siècle s’appuie sur les fondations solides d’une longue tradition du comique à la française. L’identité de la comédie se trouve ainsi dégagée de tout déterminisme spatial, et on s’aperçoit qu’elle se fonde moins sur la définition d’un espace que sur son traitement. Règle d’autorité parentale ou fraternelle en matière matrimoniale, d’honorabilité pour les femmes et les jeunes filles, d’obéissance pour les valets, d’honneur pour les « cavaliers »… Le lieu est donc subverti par l’intrigue, et au réalisme affiché du cadre se substitue bientôt une transformation de celui-ci en « monde renversé », dans lequel sont abolies les règles de vraisemblance et aussi de bienséance morale. Par le jeu des valeurs qu’elle met en scène, la comédie se dégage également d’une dangereuse osmose avec la société polie, laquelle tend à imposer un discours convenu sur le goût et les valeurs sociales. Découvrez Maxicours L’exposition de la pièce commence par une scène de groupe, au sein de la famille d’Orgon. 17 La comédie de la première moitié du siècle reproduit avec enthousiasme et bonheur ce bannissement du ridicule, ou de celui que l’on décrétera tel. Ainsi se trouvent matérialisés, grâce à l’exploitation matérielle du plateau, les tensions et les rapports de force qui font le coeur des intrigues comiques. La conscience qu’ont ces auteurs d’une identité du genre comique liée à l’espace de ses intrigues les amène d’ailleurs à des remaniements systématiques dans leurs adaptations de modèles espagnols, dans lesquels disparaît le lyrisme naturel de la comedia. La renaissance du genre comique au XVII e siècle est liée à la définition d’un espace. Une même aspira ti on à une sagesse équilibrée unit ces mouvements. Après le portail, la cour, le pont-levis, une autre cour, l’intérieur du château, les jardins travaillés en parterres, on s’avance au long de la description vers l’infini de l’espace naturel (« une riche campagne, / Un bois, une rivière »). Elle adopte désormais un point de vue singulier, et son ancrage dans l’espace se confondra désormais avec la singularité de ce regard. En se démarquant du monde poli, la comédie s’est réappropriée un espace dans lequel elle maîtrise son discours critique. Ce dernier est bien sûr le personnage central. Il fait jouer devant la cour une farce de sa composition, qui fait beaucoup rire Louis XIV. Il utilise des procédés comiques variés, s’inspirant de la farce et de la comédie italienne. Faire croire à la réalité de l’espace, en l’occurrence, puisque la comédie affiche hautement l’inscription de son intrigue dans un cadre réaliste. D’où un travail sur la cohérence des caractères, la vraisemblance des événements, le naturel du dialogue qui doit renvoyer au réel plus qu’au discours. Il est un être clairement immoral. Lorsque le dramaturge veut conserver le mouvement comme ressort comique majeur, il en confie alors l’expression à un personnage, sorte de trublion virevoltant qui fait le lien entre l’espace clos de la scène et un ailleurs dont il maîtrise seul les potentialités : le cas de Scapin est à ce titre exemplaire. Erreur qui contrevient au sacro-saint principe de bienséance, que la comédie de cette époque a pleinement repris à son compte. Mais ce que fait Desmarets en 1637, plus aucun dramaturge ne pourra le faire, sous peine de ne pas être classique… On sait que le triomphe des règles, qui justement éclate à l’occasion de la querelle du Cid en 1637, impose à la scène, y compris à la scène comique, le principe de la vraisemblance et de la qualité de l’illusion scénique. In this process, the comic authors were prompted to define the singular features of this genre. Inutile de dire que les dramaturges s’en tiennent à l’unité de lieu général, et que l’on est loin, dans la dramaturgie de l’« avant Molière », du lieu « particulier », unique et limité. Après avoir ouvert le lieu scénique à un espace idéalisé, le discours visionnaire prend une dimension onirique, et la comédie se dégage des limites contraignantes du réel. La comédie (occidentale) est née en Grèce, aux alentours du VIe siècle avant J.-C. Aux XIV et XVIe siècles, le mot de comédie a tout d'abord servi à désigner le théâtre en général. Autre aspect de ce discours normatif appuyé sur une délimitation des espaces : l’idée d’une bienséance des lieux. Quelques intermèdes du Bourgeois gentilhomme appartiennent à cette catégorie : ainsi la chanson de Monsieur Jourdain sur Jeanneton ou le prologue du ballet des Nations, avec la dispute des spectateurs réclamant un programme. Face aux femmes, le libertinage amoureux du héros est très net : ses seuls principes sont le plaisir et l’inconstance. Mais ce qu’il dénonce le plus sévèrement, à travers son rire ravageur, ce sont les pouvoirs abusifs qui règnent dans le monde. À l’innocuité des événements, la comédie ajoute l’impunité. Il rassemble les caractéristiques types du valet : glouton, lâche, servile, bête, bavard et sympathique. Le décor minimal est plutôt le lieu de la parade ou du théâtre de la foire ; celui de la farce également, mais plutôt de la « fausse farce[11] », pour reprendre la terminologie de Bernadette Rey-Flaud, cette pièce sans intrigue véritable qui tient plus de la fantaisie à la Bruscambille, du prologue comique chargé d’ouvrir les représentations théâtrales et de servir de hors-d’oeuvre à la tragédie. Ce à quoi Léonor répond, le ramenant brusquement à la réalité : N’esperez rien du temps, qu’une triste vieillesse,La cheute des cheveux, et la perte des dents ;Et parce qu’avec vous je passe mal le tempsEt que Madame en est sans doute importunée,Allez pester plus loin contre la destinée[24]. Au XVIII e siècle, le théâtre illustre les idées des philosophes des Lumières. Il ne constitue pas un espace dévolu à l’imagination, mais à l’observation. officiel 2022 - 2023 : De la même manière que le baroque, la littérature classique s'inscrit dans l'ensemble d'un mouvement artistique. Faire renaître la comédie signifie donc, en premier lieu, lui donner pleinement accès à l’espace d’un théâtre. Mais on remarquera que dès que les chefs de troupe en ont l’occasion, ils plantent un décor sur la scène. Cependant, elle puise aussi son inspiration en Europe, notamment … L’histoire de la comédie au XVIIe siècle apparaît donc bien comme celle de la définition d’un espace. En outre, de nombreux personnages gravitent autour de dom Juan. Les rebondissements et aventures sont nombreux, et mettent en relief le caractère de ce « grand seigneur méchant homme ». Hélène lui ayant signifié « qu’aimer sans agrément » revenait à « dépenser son bien très inutilement », Dom Juan réplique : Je veux suivre un advis au vostre tout contraireEt, que je plaise ou non, servir jusqu’à la mortCette ingratte beauté de qui dépend mon sort :Le temps pourra changer son humeur de tygresse[23]. L’évolution de la comédie au XVIIe siècle va consacrer l’importance du décor. Molière, affaibli et malade, doit s’interrompre pendant de longs mois, en dépit du succès du Misanthrope et du Médecin malgré lui. Loin de se confondre avec une simple logorrhée, qui selon une logique comique aboutirait à la fantaisie verbale, discours du non-sens qui n’occupe l’espace que de façon sonore, et non représentative, le propos de Phalante est poétique au sens où il crée un monde par le verbe. Il y a donc bien déréalisation de l’espace scénique, et c’est une condition essentielle à la construction de cette « franche gaîté[26] » qui fonde l’identité du genre. Il s’agit, selon Molière, de « peindre d’après nature » les hommes et les vices. Les personnages de Molière sont souvent obsédés par une idée fixe, qui les entraîne parfois jusqu’à la folie. Entre définition normée des espaces à l’aune de la raison et transgression jubilatoire de ces mêmes limites, la comédie entretient donc, avant tout, une relation ludique à l’espace. 3, v. 174-234. En effet, la mort du personnage principal, à la fin de la pièce, est le signe d’une punition, présentée comme surnaturelle voire divine, infligée à cause de son comportement général, indigne d’un grand seigneur. Au 17éme siècle, il fallait être passionné pour exercer l’activité de comédien, car même si les comédiens se produisaient devant un public qui venait fréquemment et qui aimait venir voir les représentations, ils étaient très peu considérés. La comédie qui, avec ses valets, ses marchands et autres maquerelles, semblait exclue de la réflexion mondaine sur le goût et la raison, s’engouffrera au contraire avec enthousiasme dans cette petite porte lui permettant d’accéder à un statut littéraire honorable : elle va donc à son tour reproduire une partition des espaces répondant, de façon harmonieuse ou contradictoire, à la délimitation sociale. C’est ce que ne supporteront pas les dévots, ennemis jurés de Molière. As comic theatre came to be understood as a space distinct from that of the salon or the court, it also gradually constructed its own aesthetic and moral discourse on gallantry, reason, honesty, the pleasures, and virtue. Conforme au programme Son discours confond bien un espace idéal, dans lequel le sentiment amoureux serait toujours couronné de succès, et l’espace réel, qui lui oppose la résistance de Léonor. En effet, le comique, qui reste bien le trait définitoire essentiel du genre, se nourrit de l’instant, de la rupture, du contraste, et se trouve fragilisé par la durée. Molière se moque de toutes les conduites artificielles comme l’affectation, la pose ou la mise en scène de soi. L’extérieur est dès ce moment signalé comme un espace de liberté, de quête amoureuse, mais aussi un espace dangereux. Patrick Dandrey, Molière ou l’esthétique du ridicule, op. Apparaît ainsi nettement, dans les comédies de cette période, une séparation entre un « ici » des honnêtes gens et un ailleurs, celui des ignorants de la politesse et de l’air galant. Le monde baroque est constamment remis en question. Espace social dont on restitue les tensions dans la farce (avec le mari, la femme et son amant qui est souvent un curé paillard, avec les figures satiriques du maître de scolastique forcément pédant, du meunier voleur et du soldat fanfaron ou brutal) ; espace concret dont on utilise la présence, avec les bouches de l’Enfer et du Paradis pour les farces à décor complexe, les portes et les fenêtres par lesquelles on s’enferme, se sauve et se cache. ». Le spectacle comique est ancré dans une incontournable matérialité. Ce qui complique la réception de la comédie-ballet, c’est précisément le fait qu’elle ne constitue pas un, mais deux spectacles, et que cette dualité est irréductible, parce qu’elle convoque non un, mais deux espaces. L’homme est un être de désirs et il serait vain de le nier. Il s’inspirera d’eux pour créer dom Juan, un de ses plus célèbres personnages. Cela lui permet, en effet, d’ancrer ses intrigues dans un univers social, avec ses cloisonnements, ses habitudes et ses travers. L’autre partie du texte est composée par les paroles du personnage appelées répliques. et de L’esprit fort de Claveret (1630). Il s’agit de suggérer une communauté d’espaces entre la scène et la salle, de constamment faire signe au spectateur, de lui dire que le monde représenté sur la scène est le sien. La suite de l’intrigue tourne autour du mariage qu’Orgon projette entre sa fille et Tartuffe. La comédie regarde donc l’homme de haut et invite le spectateur à adopter ce regard descendant. Le Théâtre du XVIIe siècle - Au 17ème Siècle Histoire du Théâtre avec la troupe de Molière, la comédie fançaise, le théâtre du Marais, l'Hôtel de Bourgogne au temps du 17ème siècle. Sommaire 1Un genre nouveau À la plainte amoureuse, prenant à témoin les arbres et les ruisseaux, se substitue le compliment galant dans lequel les métaphores naturelles (les « célestes appas » ou le soleil…) ne sont que les outils d’une rhétorique mondaine à l’ingéniosité toute citadine. En effet, bien que la violence d'une œuvre soit une appréciation personnelle, le baroque, comparé avec l'autre mouvement littéraire de ce siècle, le classicisme, peut être considéré comme violent. Le mouvement d’expansion commence par une transgression des limites de l’espace comique hérité de la tradition antique : celui du « bas » — corporel, social, moral. L’enterrement religieux de Molière est toutefois autorisé, mais doit se dérouler de nuit. Le classicisme est un courant littéraire de la seconde moitié du XVII e siècle. Tout au long de cet acte, il est question de Tartuffe, sans qu’il ne soit présent sur scène. En effet, le spectateur doit toujours avoir l’impression que tout cela n’est qu’un jeu, que la misère psychologique d’Argan ou les errances d’Orgon peuvent prêter à rire. Des personnages, venant de la commedia dell’arte, se retrouvent dans des situations cocasses et connaissent de nombreux rebondissements. SchoolMouv est la 1ere plateforme pédagogique en France. Les personnages acquièrent alors cette capacité de s’abstraire de l’espace qui, fondamentalement, leur fait défaut dans une comédie : le lieu unique peut donc faire oublier l’espace. En 1658, Molière a acquis une certaine célébrité et revient à Paris. En effet, il dure pendant la première partie du règne de Louis XIV (1661-1685) pour s'étendre jusqu'à la première moitié du XVIII e siècle comme le montrent par exemple les pièces de … Rappelons que Mélisse est « amoureuse d’Alexandre le Grand », que Sestiane est « amoureuse de la comédie », et qu’Hespérie « croit que chacun l’aime », selon les termes de Desmarets dans la liste des personnages. On comprend que les dramaturges de la génération suivante abandonnent ou limitent le recours au cadre naturel, lié à des représentations idéalisantes qui sont étrangères au ton de la comédie. Dans un système que l’on dira classique, la comédie du XVIIe siècle construit un espace apte à faire illusion, à passer pour vrai. En effet, la comédie ne possède ni l’autorité d’une présence continue, ni le prestige d’une dignité littéraire dans le paysage dramatique du début du XVIIe siècle. La renaissance du genre comique est liée à la définition d’un espace.
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