carte de l archipel du goulag

Pour les articles homonymes, voir Goulag (homonymie). Pourtant, les grèves de prisonniers existent toujours dans les années 1960 et 1970. En France, l’éditeur reçoit des menaces et les Lettres françaises traitent l’auteur de menteur et l’attaquent en justice[47]. Les prisonniers vivaient dans des baraques en bois ou en pierre (dans la toundra). Les autorités soviétiques lui font visiter la ville de Magadan en prenant soin de cacher les prisonniers. Similitudes entre Conférence de Yalta et Frontière entre l'Allemagne et la Pologne . Enfin, plusieurs centaines de dissidents sont enfermés en hôpital psychiatrique (psikhushka) relevant du MVD : l’écrivain Jaurès Medvedev ou le général Piotr Grigorenko sont internés pour « schizophrénie larvée »[86],[87] (ou « torpide »[88]). L’industrialisation rapide voulue par Staline donne lieu à des erreurs qui sont imputées aux « saboteurs » de toutes sortes. Margarete Buber-Neumann, militante communiste qui a personnellement transité à la fois par les camps nazis et soviétiques, souligne, elle aussi, les nombreux points communs, et par ailleurs, des témoignages de prisonniers de guerre allemands ou italiens en URSS (par exemple, Eugenio Corti dans Le Cheval rouge), décrivent des conditions de vie semblables à celles des prisonniers soviétiques en Allemagne. Elle est suivie en 1955 d'une amnistie quasi générale, ne concernant pas les collaborateurs condamnés à plus de dix ans de prison. Selon Conquest, le taux de mortalité s'élevait à 10 % par an entre 1939 et 1953 (au total, 12 millions de morts), ce qui aurait fait une moyenne de 855 000 morts par an. Les effectifs des prisonniers n’ont jamais dépassé les deux millions et demi sur une année, prisonniers de droit commun et politiques confondus. On l'interroge, elle revient chez elle, se pend. Après l'invasion allemande du 22 juin 1941, Béria décrète la loi martiale au Goulag. Avant la création du Goulag, les camps de travail étaient placés sous l'autorité de chaque ministère des Républiques concernées : jusqu'en 1930, le ministère de l'Intérieur, puis de 1930 à 1934 le ministère de la Justice[1]. L'Archipel du Goulag. Les cadavres étaient enterrés dans des fosses communes ou dans les cimetières du camp. Les débats publics sur le Goulag sont plus fréquents mais les mémoriaux sont encore peu nombreux : celui de la place Loubianka à Moscou est constitué d’une pierre provenant des îles Solovki, berceau des camps de concentration soviétiques. Les purges staliniennes de ces années ont envoyé 700 000 personnes au Goulag, dont 140 000 Polonais[76], 172 000 personnes d'origine coréenne de la région de Vladivostok[77], et 30 000 citoyens soviétiques d'origine finlandaise de la province de Leningrad[78]. En fait, c'est surtout depuis 2015 que l'accès à ces archives est redevenu difficile et que les crimes de la période soviétique sont à nouveau sinon niés, du moins largement occultés, tandis que leur évocation est criminalisée[18]. L’attaque la plus sérieuse a lieu lors d’une séance de nuit du XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique (24 au 25 février 1956), il lit un rapport dévastateur sur les crimes et les écarts de Staline par rapport à la « légalité socialiste ». Immense fresque de l’univers concentrationnaire … Certains zeks pouvaient quitter les camps pour intégrer l’armée ou l'administration. Enfin, les gardes les plus méritants pouvaient monter en grade. Cependant, il arrivait que certaines femmes tombent enceintes dans les camps : elles accouchaient dans les hôpitaux des complexes concentrationnaires. ». Les plus chanceux dormaient dans une couchette individuelle, mais le plus souvent, les zeks partageaient un même matelas ou dormaient à même le sol. Des camps spéciaux sont mis en place et accueillent les prisonniers politiques condamnés à de longues peines. Normalement, les vêtements des zeks devaient être bouillis régulièrement par mesure d’hygiène. Dans les trains de prisonniers, le manque d’eau, de nourriture et d’hygiène affaiblissait les passagers[131]. Les deux systèmes ont cherché à déshumaniser les victimes par et dans un langage[40] visant à rendre leur déportation et/ou destruction « acceptable » ; l’humiliation des victimes était ainsi triple : par les crimes fictifs dont elles étaient accusées, par les épithètes dont elles étaient affublées, puis par le silence entourant les conditions de leur déportation ou de leur mort, relayé par tous ceux qui niaient l'existence de tels traitements. Pendant la première moitié des années 1980, l’URSS vit l’une des périodes les plus répressives de l’ère post-stalinienne : la dissidence est peu nombreuse, surveillée et réduite au silence[90]. Jean-Jacques Marie estime à 40 % le poids du Goulag dans l'économie de l'URSS[réf. Les historiens estiment qu’il y eut deux millions de morts dans les camps et les colonies du Goulag[79]. Les autres étaient entièrement rasés et lavés. Immense fresque de l'univers concentrationnaire soviétique, L'Archipel du Goulag a été écrit dans la clandestinité. Trotski puis Lénine décident d’utiliser des « camps de concentration » (kontslaguer) en reprenant l’infrastructure des camps de prisonniers de guerre qui viennent d’être vidés après le traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918). D'après les archives au début des années 1990, le chiffre, en temps de paix, était de 49 pour mille (4,9 %)[116]. À la fin de 1943, le nombre de ces derniers tombe à 670 000, grâce à la libération de 80 000 enfants et, surtout, à l'enrôlement d'hommes de seize à cinquante ans (excepté les « chefs de famille anciennement koulaks »). nécessaire]. Il ne reste plus que 2 … Dès lors, le régime du camp changea également et évolua vers la rentabilité du travail et le SLON se développa au-delà de l'archipel des îles Solovki[61] jusque dans la région d'Arkhangelsk, sur le continent, et de là à des milliers de kilomètres des îles Solovki, où Frenkel envoya des équipes de forçats[62]. Ceci lui vaudra d’être traité de « trotskyste falsificateur » par les Lettres françaises à qui il intentera un procès qu’il gagnera en 1951. Archives nationales de la République de Carélie, 690/6/(1/3), En 1930, le gouvernement américain interdit l’importation de produits fabriqués par les prisonniers du Goulag (. Seulement 70 % de détenus travaillent : certains d'entre eux sont enfermés en isolateurs, d'autres sont handicapés, la pègre, tout comme l'administration, ne travaille pas. Une polémique résiduelle, au sujet de l'accès aux archives soviétiques, perdure depuis la dislocation de l'URSS : Nicolas Werth et Jean-Louis Margolin estiment que « les statistiques du Goulag et des exécutions staliniennes ont été établies avec un haut degré de précision » et que présenter les archives des ex-pays communistes comme très peu ouvertes « fera sourire tout historien des communismes d'Europe et de Russie », tandis que Stéphane Courtois affirme : « Une telle remarque ne fait pas rire du tout l'historien du communisme que je suis. Ses travaux vont être largement infléchis par les nouvelles orientations du camp « laboratoire » des îles Solovki, sous l'influence d'un ancien déporté, devenu en moins de trois ans chef de camp, Naftali Frenkel. Les fichiers Epub incluent plusieurs aspects avec lesquels la navigation sur Internet nous a familiarisés, comme les textes qui s’adaptent à la taille de l’écran et les … En 1958, le Goulag est rebaptisé « colonie de redressement par le travail », et placé cette fois-ci sous la tutelle du ministère de la Justice de l’URSS. Il amorce la déstalinisation, condamnant surtout le caractère dictatorial et répressif du pouvoir stalinien. Entre 1921 et 1953, sur 4 060 306 personnes condamnées, 799 455 furent exécutées, dont 681 692 dans les années 1937-1938[8]. Les rixes et les violences étaient nombreuses, étant donné que les prisonniers politiques étaient mélangés avec les criminels et les délinquants. Les communistes étrangers subirent les purges staliniennes : en 1937, 5000 communistes polonais ont été exécutés ou déportés dans les camps soviétiques : lire Jeremy Agnew, Kevin McDermott. Au siège du complexe concentrationnaire se trouvait un bloc central, c’est-à-dire une grande prison. La dissidence soviétique informe le public au moyen des samizdats qui sont des journaux clandestins. « L’Archipel du goulag » par Michel Onfray 1973 : Alexandre Soljénitsyne publie le récit glaçant, … Toujours en 1993, Nicolas Werth citait un chiffrage légèrement inférieur sur la base d'une autre source d'archive : le 14 février 1954, le procureur de l’URSS, le ministre de la justice et le ministre de l’intérieur envoyèrent une note à Nikita Khrouchtchev communiquant des estimations pour une période un peu plus étendue « entre le 1er janvier 1921 et le 1er février 1954 : 3 777 380 condamnations pour « activités contre-révolutionnaires » par les « collèges spéciaux » et les « troïkas » de l’OGPU et du NKVD ; le collège militaire de la Cour suprême et les tribunaux militaires ». Les objectifs assignés aux camps de travail n’avaient pas changé depuis l’époque impériale : éloigner les opposants politiques[52], et sous Staline, les marginaux, peupler de façon autoritaire les régions vides, exploiter les ressources de l’immense Russie et terroriser la population. Enfin, il existait des camps disciplinaires, parmi lesquels celui du Dalstroï (Kolyma) était l’un des plus redoutés[107]. Mais le Goulag stalinien n’existe plus : les dissidents sont condamnés au cours de procès publics, savent pourquoi ils sont incarcérés, et peuvent faire valoir des droits (par exemple, entretien privé sans limite de temps avec un avocat, visites de la famille, et même sortie des colonies dans certains cas). Les hôpitaux psychiatriques spéciaux comme celui d’Orel sont gardés comme des camps et protégés par des barbelés. Déchu de sa nationalité quatre ans plus tard, il s'exile en Suisse puis aux Etats-Unis, où il achève notamment la rédaction de ses mémoires et les noeuds " de son grand oeuvre sur … Frenkel divisa les prisonniers du SLON en trois groupes : Chaque groupe recevait des tâches différentes, des normes à satisfaire — et une ration leur correspondant et établissant des différences drastiques entre les déportés[60]. La période est marquée par les procès de Moscou et animée par la volonté de tuer des prisonniers directement ou indirectement : « Dès 1937, il [Staline] signa des ordres adressés aux patrons régionaux du NKVD, indiquant des quotas de gens à arrêter (sans préciser la cause) dans telle ou telle région »[74]. Pour rejoindre leur camp, les convois utilisaient le bateau sur les fleuves sibériens ou en Extrême-Orient. Il s’agissait de vérifier que nul ne sortît vivant. En 1970, Soljénitsyne évaluait à 10 millions le nombre de personnes passées dans les camps soviétiques ; les historiens du Livre noir du communisme auquel adhère la journaliste du Monde, Marie Jego, parlent de 15 à 18 millions de détenus au total[4]. L’évolution du Goulag a suivi l’histoire du pays. À la fin de l'année 1940, les koulaks constituent près de 90 % des déplacés spéciaux[71]. À leur arrivée au camp, les prisonniers étaient dans un état physique et psychologique déplorable : certains devaient d’abord passer par la quarantaine pour récupérer. Pour cette opération, des quotas par région et des catégories (la première catégorie signifiant l'exécution, la seconde, une peine de dix ans de camp systématiquement reconduite si le détenu était encore en vie au bout de dix ans[69]) furent établis par Staline auprès des dirigeants du Parti. Il y avait le même pourcentage de vauriens et de lâches parmi les hommes qui ont péri au camp qu’au sein des gens en liberté. Ce travail est souvent le fait de militants occidentaux peu nombreux, socialistes ou trotskistes, en tout cas anti-staliniens, et parfois en lien avec des dissidents russes. Violence, répressions, terreur en Union soviétique », dans, Pendant les années 1930, Walter Duranty, correspondant du, « quelques-uns des pires reportages jamais parus dans ce journal », Le communisme étant officiellement « scientifique », l'anticommunisme ne pouvait être que « viscéral » : cf. En Union soviétique, les textes les plus importants sont souvent à la frontière entre le témoignage et le récit littéraire d'événements réels et de vies détruites. Le Goulag en a recensé 10 440 en 1947, Archives nationales de la Fédération russe, 9414/1/2632. nécessaire] Le sabotage, l'encadrement coûteux et la négligence en sont partiellement les causes. La plupart des prisonniers arrivaient dans les camps après un passage en prison. WebAllemagne. Broché 2 évaluations Afficher tous les formats et éditions Broché à partir de 119,99 € 2 D'occasion à partir de 119,99 € Broché Les clients ayant consulté cet article ont également regardé Page 1 sur 2 L'Archipel du Goulag Alexandre Soljenitsyne 385 Poche 17 offres à partir de 14,50 € Il décide en janvier 1918, en accord avec le gouvernement révolutionnaire, « l’arrestation des saboteurs-millionnaires, qui voyageaient en train dans des compartiments de première ou deuxième classe. WebLe format Epub peut être considéré comme « le mp3 du livre ». Le travail est moins pénible en général que dans les années 1930 à 1950 : les prisonniers travaillent dans des ateliers ou des usines, et perçoivent une rémunération. Elle occupe la moitié-est de la Pologne, et, en 1940, les pays baltes, la Bessarabie et la Bucovine du nord. Malgré la présence de poêles métalliques et de quelques lampes, l’intérieur des baraquements était froid, humide et mal éclairé. Profitant du « Dégel » qui accompagne les premières années de la déstalinisation, certains sont même publiés dans des revues officielles, comme le roman d’Alexandre Soljenitsyne Une journée d'Ivan Denissovitch, en 1962 dans la revue Novy Mir. Selon Anne Applebaum, même si Frenkel n'a pas inventé chaque aspect du système, il a trouvé le moyen de faire d'un camp de prisonniers une institution économique rentable, et il le fit à un moment, en un lieu et d'une manière qui ne pouvaient qu'attirer l'attention de Staline[59]. Les camps coûtent davantage à l'État qu'ils n'apportent de bénéfices.[réf. Son rédacteur est le chef de la Tchéka, Félix Dzerjinski, appliquant la directive de Lénine et du gouvernement[55]. Ainsi, les décès dans les camps augmentaient pendant la seconde guerre mondiale avec la famine, le froid, les épidémies (typhus) ou encore pendant les purges de 1937-1938 avec les vagues d’exécutions. D'après l'historienne Anne Applebaum, 18 millions[5] de personnes sont passées par le Goulag sous la direction de Staline. 642 980 d'entre eux furent condamnés à mort[9]. Et ils sont devenus des victimes par hasard[123]. Le renouvellement considérable de la population des camps rend très difficile un bilan définitif. Avec le « Grand Tournant » de 1929, Staline cherche à accroître les rendements et impose des cadences infernales aux prisonniers[108]. Les complexes regroupant plusieurs camps étaient désignés par un nom d’activités ou de lieu auquel on ajoutait le suffixe « lag » (Dmitlag, Dallag, Steplag, Minlag, Intlag, Birlag, Karlag, etc.). Certains abris n’avaient que des sols en terre battue, d’autres disposaient de plancher en bois. L’auteur dissèque avec entrain l’un de ces systèmes de fraude salvatrice. Recevez-le samedi 18 juin. Les premiers « camps de concentration » (terme venu des camps d'internement anglais lors de la guerre des Boers en Afrique du Sud[50]) sont créés par les deux camps en lutte au cours de la guerre civile russe, bolcheviques et blancs[51]. Pro … devaient être extraites et remises à l'agence de la Banque d'État la plus proche[37],[119]. », Les Blancs finlandais ouvrent les premiers camps de la guerre civile en mai 1918 après leur victoire contre les socio-démocrates russes, voir. La collectivisation et la planification de l’économie marquent un « grand tournant » dans l’histoire soviétique. Pour d'autres le nombre impressionnant de détenus se limite à quelques millions entre 1934 et 1953. Il s'agit d'un abus de langage, l'appellation d'un tel camp étant « camp du Goulag ». — Edward Buca, Vorkuta, Londres, 1976, p. 152. Au Viêt Nam, après 1975 et pendant de nombreuses années ont existé des camps dits de « rééducation par le travail ».

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