Je-est-un-film #4 : Des trains qui filent dans la nuit…

Vendredi 23 mars 2012 au Concorde La Roche sur Yon
Joana Preiss & Jérémie Scheidler

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Vidéo HD, 2011, couleur, 5 min 30

Jérémie Scheidler a entamé en 2011 un CINÉ-JOURNAL, dont la forme est très particulière. Il s’agit avant tout d’un site internet, www.hypermnésie.net, sur lequel il publie régulièrement de courts films dont le seul titre est la date du jour où iuls ont été tournés. Nous avons choisi pour cette soirée l’un d’entre eux, où l’auteur filme, dans le train qui le conduit vers elle, un dialogue amoureux par SMS avec Léa.

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Joana Preiss
Vidéo DV 16/9 , 2011, 82 min

Avec: Bruno Dumont, Joana Preiss / Image: Bruno Dumont, Joana Preiss / Montage image: Clémence Diard / Montage son et mixage: Thomas Fourel / Etalonnage: Julien Bisschop / Chargée de production: Johanna Bourson / Producteur: Thierry Lounas – Capricci Films / Coproduction : l’Âge d’or / Distribution: Capricci Films

À bord du Transsibérien, un couple en voyage. Munis de caméras numériques, Joana et Bruno enregistrent leur complicité et leurs déchirements, traquent les faiblesses et les aveux face à un territoire froid et infini. L’occasion de mettre leur amour à l’épreuve de l’isolement, de l’étranger, du cinéma. Épuisés, ils tentent sans relâche de s’aimer, gardant l’espoir de saisir, enfin, un simple instant de grâce.

Comment Sibérie est né ?
Bruno Dumont et moi avions envie de faire un film ensemble. Ce qui nous a d’emblée intéressés, c’est l’histoire d’un couple de cinéma, un couple d’artistes un peu narcissiques : elle est actrice, il est réalisateur. Ces professions exacerbent nécessairement les sentiments en jeu dans une histoire d’amour.

Comment le numérique participe-t-il du projet ?
D’une part, je crois que c’est une idée qui intéressait Bruno car il n’avait jamais travaillé avec le numérique: c’était pour lui une façon d’expérimenter, de voir la matière que cette technique pouvait produire. en ce qui me concerne, je pense que le numérique faisait intrinsèquement partie du projet : il nous a donné la possibilité de saisir des moments qu’il n’aurait pas été possible de filmer ou que nous aurions filmés différemment avec une caméra plus lourde et un ingénieur du son.

Le montage fait tendre le film vers la fiction..
Oui, il s’agit d’une fiction : j’ai totalement inventé une histoire. Et puis, de toute façon, la fiction est déjà inscrite dans le dispositif. Je suis touchée par le cinéma de Robert Franck, de Jonas Mekas, de Robert Kramer ou de Lech Kowalski, par la façon dont ils questionnent la frontière entre l’intime et le non-intime. ils sont au centre de ce qu’ils racontent mais ils ont un regard distancié sur ce qu’ils filment.